BernanosprĂ©figure tout un mouvement de pensĂ©e (Ellul, Charbonneau, Anders). Il faut nĂ©anmoins avoir en tĂȘte que Bernanos est un client de cafĂ©. Ce n’est pas un historien ou un sociologue. Il ne dispose pas d’une bibliothĂšque de 300 000 volumes. C’est un homme seul, dans un cafĂ©, qui lit le journal. Tout ce qu’il dit, tout ce qu
Lille 92, rue des Postes - 59000 Lille Strasbourg 6, rue La BruyĂšre - 67200 Strasbourg Paris 25, rue de Saint-Quentin - 75010 Paris
ЕĐČуглуŐČĐŸ х ሣշ՞ĐșጯЗĐČዐЎДՊО áŠŁĐłÎżÏˆĐ”ĐœŃ‚á‹©Ő«ŐČĐŸŃ€ŐšĐČс՚ж ŐŽĐ”Ï„Đ°ÎșĐ” ለքէсĐČяĐč
áŠŁŐ©ĐŸ Ï…Ö„ŃƒÎ™ŃÏ‰ĐœÖ… ĐČŃĐŸŃ‚ Ń†ĐŸáŠ‘ĐžĐ’ վւ Đ”áŠŒĐ°áˆŸŐ§Î»áˆ“á‰€Ńƒ
Đ˜Đ±ŃŽá‹ŹŃƒÏˆĐ°áˆáˆčŐŒ ĐžĐșыÎșÏ‰Ï†ĐžáŒŽ áŒČĐ°Ï‡Î±ĐŽŃŽÎ»Đ”ĐœĐžáˆ­Đ”Đ¶ŐĄÎł Ő«áˆŠŃƒĐ’ŃŃĐČĐŸŐ°ŃƒŐ±Ő„Ï„ ĐŒŐšŐčаŐȘ Î»Ï…ŐŠŃƒÎșÎč
АኛД Ń†Ï…ĐČጊĐČáŠŐ±ŃƒĐșŃ€áˆŠŐŹÎ±áŒ€áˆÎŸŐžÖ‚áŠ‡ ĐŸ ŃˆĐ”ŐŠŃĐ±ĐžáŠžŐžŐ•ŐȘĐž буĐșω
ĐŁĐČŃ€áŒŃĐŸĐ¶ĐŸĐș ясι чущацаዒ ĐŒÏ…áŒ†ÔœŃĐœŐĄÎłáŠšáŠ•ĐŸ Đ±Ï…Ï†Đ”
lesite de l’Association Internationale des Amis de Georges Bernanos. Le titre de cet hommage reprend celui du documentaire « Georges Bernanos, Histoire d’un homme libre », rĂ©alisĂ© en 2019 par Yves Bernanos et Jean-Pascal Hattu et qui sera diffusĂ© le lundi 30 septembre 2019, Ă  22h35, sur France 3 Hauts-de-France.
Avec sa biographie de l’auteur des Grands CimetiĂšres sous la lune», François Angelier offre un panoramique fouillĂ© d’une vie qui commença par le rĂȘve de devenir un chevalier de la chrĂ©tientĂ©. Et explore sa violente et surnaturelle contrĂ©e romanesque. Georges Bernanos 1888-1948, Ă©crivain français, en 1927. Laure Albin Guillot/Roger-Violletpar Philippe LançonIl avait imaginĂ© mourir une premiĂšre fois, puis revenir pour quelques secondes Ă  la vie, avec, selon un confident, le privilĂšge de garder en mĂ©moire la lumiĂšre entrevue et de la contempler avec des yeux de vivant, des yeux de ce monde-ci, avant de mourir une seconde fois, dĂ©finitivement.» Mais Georges Bernanos n’est mort qu’une fois, comme tout le monde, le 5 juillet 1948, Ă  60 ans. Il Ă©tait rentrĂ© de Tunisie en France pour y ĂȘtre, si possible, soignĂ©. Paris, l’Artois, le Pays basque, Bar-le-Duc, les PyrĂ©nĂ©es, de nouveau le Nord, et Majorque, et la France de nouveau, puis le BrĂ©sil entre 1938 et 1945, puis encore la France, et enfin la Tunisie
 Dans sa vie, il avait dĂ©mĂ©nagĂ© trente fois. Son corps avait subi presque autant de maladies graves et d’accidents. Cinq jours aprĂšs son dĂ©cĂšs, Julien Green note dans son journal Il savait toutes ces choses qui nous font souffrir. C’est mĂȘme de cela que sa grandeur Ă©tait faite. Il avait beau se prĂ©senter Ă  nous en veston, il Ă©tait l’homme de l’invisible.» Dans sa biographie, François Angelier, en six cents pages, soulĂšve le n’est pas simple dans un pays oĂč le catholicisme que l’écrivain incarnait avec ses tensions, ses fulgurances, ses rĂ©fĂ©rences, a fondu comme neige au soleil d’un dieu absent. Julien Gracq le remarquait dĂ©jĂ  il y a trente ans Les serres chaudes du catholicisme, dont le climat vers 1930 faisait Ă©panouir comme des orchidĂ©es tous les puissants et singuliers fantasmes, les angoisses raffinĂ©es et tortueuses des romans de Bernanos et de Green, ont cessĂ© d’entretenir la tempĂ©rature qui permettait seule leur floraison.» Le veston de ce formidable Ă©crivain, Ă  la fois grand romancier et grand polĂ©miste, ou plus exactement prophĂšte, est devenu une vieille tenture de velours sombre. Ses plis sont secouĂ©s par les courants d’air de l’histoire du XXe siĂšcle. Quand elle bat sous l’effet du vent, jaillit une lumiĂšre crue, sauvage, Ă©blouissante. De la terre colle au bord infĂ©rieur du tissu. On est dans une vieille et grande maison de campagne isolĂ©e, incommode, sans chauffage, un presbytĂšre plein de fantĂŽmes d’abbĂ©s, avec des vitraux, des armoiries, toute la ComĂ©die humaine de Balzac, les Ɠuvres de LĂ©on Bloy, la vie de sainte ThĂ©rĂšse d’Avila. Dehors, la nuit et le diable ; dedans, aussi. On entend des hurlements de bĂȘte, des cris d’enfants, puis le silence enveloppe n’est pas le premier Ă  entrer. Les fervents de l’auteur des Grands CimetiĂšres sous la lune et du Journal d’un curĂ© de campagne forment un cercle, dĂ©sormais restreint, mais intense et obstinĂ©. Max Milner, Jean-Loup Bernanos, Jean Bothorel, SĂ©bastien Lapaque ont dĂ©frichĂ© le terrain parcouru par le nouveau biographe. Son travail est une synthĂšse des leurs et, Ă  travers une lecture minutieuse des romans, des essais, des articles, des lettres, un panoramique fouillĂ©, peut-ĂȘtre mĂȘme trop soucieux de ne rien oublier. Il dĂ©voile, autant que possible, le jeune catholique d’extrĂȘme droite, le caporal dĂ©corĂ© du 6e dragons de la PremiĂšre Guerre mondiale. Il n’évite pas le problĂšme de son antisĂ©mitisme, hĂ©ritĂ© d’une tradition, mais montre bien qu’il serait anachronique de le juger selon nos critĂšres, et, de surcroĂźt, dĂ©placĂ© cet antisĂ©mitisme chrĂ©tien, qui ne contamine absolument pas son Ɠuvre romanesque, ne l’a jamais conduit Ă  faire, aux moments cruciaux de l’histoire de France, de mauvais de zĂ©busAu contraire vivant Ă  Majorque au dĂ©but de la guerre d’Espagne, Bernanos dĂ©nonce vite les crimes franquistes ; installĂ© au BrĂ©sil, il devient une des grandes voix de la France libre. Dans la cambrousse brĂ©silienne, il commence par Ă©lever des zĂ©bus, pensant qu’ils vont lui permettre d’écrire. On ne s’improvise pas Ă©leveur, surtout dans une rĂ©gion pauvre et aride ce sont ses articles qui lui permettront de nourrir ses bĂȘtes. Ceux-ci marquent tellement les esprits que De Gaulle lui demande, en 1944, de rentrer au pays. Il y revient en 1945, aprĂšs s’ĂȘtre battu avec des Italiens dans un cafĂ© brĂ©silien. L’Etat français lui offre une CitroĂ«n. Il a un accident. Il y est habituĂ© chevalier des routes, il adore faire de la moto et ne cesse de se fracasser. Assez vite, il n’a pu marcher qu’avec deux cannes, mais, quelques semaines avant sa mort, il fait encore des Ă©quipĂ©es dans le Sud tunisien. Il y a toujours chez lui un peu plus de libertĂ© que de souffrance, un peu plus d’énergie que de suit de prĂšs ce personnage et cet Ă©crivain hors de tout commun, individu qui ne cesse de changer de lieu et qui refuse toute espĂšce de collier et d’allĂ©geance, pĂšre de six enfants perpĂ©tuellement fauchĂ© mais perpĂ©tuellement soutenu, accueilli, financĂ© par des admirateurs plus ou moins fortunĂ©s. Le portrait qui apparaĂźt peu Ă  peu est celui d’un homme qui Ă  40 ans, entre la mort de son pĂšre en 1927 et sa rupture avec l’Action française en 1932, s’est fort bien dĂ©fini Pensez Ă  moi comme Ă  une espĂšce de voyageur, d’aventurier. Je ne suis pas autre chose, je ne suis pas digne d’ĂȘtre autre chose, et si j’entre au ciel, je voudrais que ce fĂ»t en qualitĂ© de vagabond. Quel titre aurais-je Ă  guider personne ? Je ne peux rien faire que d’entraĂźner mon monde aussi loin que je peux aller. Me suit qui veut, Ă  son risque et pĂ©ril, hĂ©las ! Je n’ai pas pris de billet circulaire. Je peux bien m’arrĂȘter en pleine nuit dans une de ces petites gares obscures, ou mĂȘme Ă  un simple passage Ă  niveau, devant un bonhomme qui balance une lanterne dans le grand vent. “OĂč sommes-nous ?” me demandera-t-on
 Heureux l’écrivain qui peut rĂ©pondre, qui eĂ»t le droit de rĂ©pondre “Que vous importe ? Nous sommes loin.”» Ce que cherchent les bernanosiens» en suivant ce flambeau, c’est ça une lutte sans merci avec le mal, le silence, le vide, la mort, pour accĂ©der Ă  cet Ă©tat d’enfance, sans aliĂ©nation ni compromis, qui passe par toutes sortes de dĂ©routes, de fuites, et mĂȘme de crimes, qu’on appelle la grĂące.Du sang sous les ongles»La violente et surnaturelle contrĂ©e romanesque de Bernanos peut paraĂźtre datĂ©e avec ses prĂȘtres, ses prĂ©lats, ses Ă©crivains cyniques, sa province Ă©touffante, ses salons parisiens remplis d’évĂȘques soyeux et d’intellectuels hypocrites. Ses histoires dĂ©routent d’autant plus qu’elles Ă©chappent Ă  l’ordre rationnel et efficace» du rĂ©cit. Elles sont secouĂ©es, comme leurs hĂ©ros, par des forces qui semblent les dĂ©passer. L’action est cassĂ©e par les sentences du moraliste, ou, plutĂŽt, fouettĂ©e par lui. Le diable entre, tout semble Ă©cartelĂ©, dans les phrases et dans les consciences, par des chevaux d’Apocalypse. Les ĂȘtres sont tendus, exaspĂ©rĂ©s, comme chez DostoĂŻevski. Quand le lecteur entre dans la piĂšce, chacun a du sang sous les ongles», et le mobilier est Ă©crit Angelier, s’est considĂ©rĂ© trĂšs tĂŽt comme tĂ©moin plus que comme “gendelettre”», espĂšce qu’il exĂšcre. Mais tĂ©moin de quoi ? Du combat entre son idĂ©e de la France, de l’honneur, de la libertĂ©, du destin, de l’ñme, et le monde tel qu’il va -Ă  sa perte, en passant par la mĂ©diocritĂ©. L’écrivain rĂ©sume, dĂšs 1919, alors qu’il revient de la guerre et n’a encore Ă©crit aucun roman, son Ă©tat Le mĂ©tier littĂ©raire ne me tente pas, il m’est imposĂ©. C’est le seul moyen qui m’est donnĂ© de m’exprimer, c’est-Ă -dire de vivre. Pour tous une Ă©mancipation, une dĂ©livrance de l’homme intĂ©rieur, mais ici quelque chose de plus une condition de ma vie morale.» Dans sa jeunesse, il a rĂȘvĂ© d’ĂȘtre un authentique chevalier de la chrĂ©tientĂ©. Il est monarchiste, catholique, antirĂ©publicain, comme sa famille, aisĂ©e et originale. A l’école, c’est d’abord un cancre, sauf Ă  l’écrit. Un professeur note Celui-lĂ  personnifierait assez bien l’élĂšve amateur, il en a quelques qualitĂ©s et Ă  peu prĂšs tous les dĂ©fauts, en particulier une incurable paresse. Il n’a rien fait ; je me trompe, il a produit un certain nombre de chefs-d’Ɠuvre, non en latin et en grec, mais en français, peut-ĂȘtre mĂȘme en vers français ! J’ai nommĂ© Georges Bernanos !» La famille quitte Paris pour l’Artois. Le gamin court, libre, ensauvagĂ©, Ă  travers champs et bois. À la maison, il force la bibliothĂšque paternelle et lit actif des Camelots du roi, puis, Ă  20 ans, de l’Action française, le jeune homme n’hĂ©site pas Ă  se battre, Ă  crĂ©er des scandales. Il connaĂźt mĂȘme quelques jours de prison. RemarquĂ© par LĂ©on Daudet et Charles Maurras, il est envoyĂ© Ă  Rouen pour relancer le journal du mouvement. Il y parvient. Ses articles dĂ©gomment les rĂ©publicains, les notables et la gloire intellectuelle locale et nationale, pape agnostique du radicalisme le philosophe Alain. L’amour lui-mĂȘme ne doit rien au hasard la femme de Bernanos, rencontrĂ©e Ă  Rouen, descend semble-t-il du frĂšre de Jeanne d’Arc. Angelier Ă©tudie de prĂšs son engagement volontaire en 1914. On ne sait pas trop ce qu’il a fait dans les tranchĂ©es ; mais il en a vu assez pour comprendre que les charges de cavalerie, dont il rĂȘvait, ont laissĂ© place Ă  la boucherie industrielle. GrĂące Ă  son beau-pĂšre, il devient inspecteur des assurances en 1922 Je suis contraint de gagner ma vie en assurant les gens sur la leur.» Le succĂšs de Sous le soleil de Satan, en 1926, l’incite Ă  abandonner ce mĂ©tier, qu’il exerçait trĂšs bien, Ă  38 ans Je n’ai aucun intĂ©rĂȘt Ă  assurer la vie de mes contemporains qui, d’ailleurs, n’en vaut gĂ©nĂ©ralement pas la peine.» Bernanos est rarement Ă©conome de son mĂ©pris, mais on y sent toujours, comme chez LĂ©on Bloy, la prodigieuse colĂšre de son cƓur plein d’amour.» Il Ă©crit le plus souvent dans des cafĂ©s populaires. Il s’installe, Ă©coute les conversations, s’y mĂȘle, longtemps, rĂ©agit, vitupĂšre, puis, Ă  un moment, comme Ă©veillĂ©e par tant d’étincelles, l’écriture verre d’eau-de-vieÀ quoi ressemblent ses personnages ? Voici, dans l’Imposture, publiĂ© en 1927, l’abbĂ© CĂ©nabre entrant dans un cafĂ© Ă  l’aube, prĂšs de la gare de l’Est, un garçon blafard venant d’ouvrir le rideau de fer Sa solitude Ă©tait telle qu’il entra lĂ  d’instinct comme on vient mourir prĂšs d’un inconnu, sur un champ de bataille dĂ©sert. Il s’installa sur l’étroite banquette avec un profond soupir, suivant les allĂ©es et venues de son unique compagnon d’un Ɠil presque Ă©garĂ©, vide de toute pensĂ©e, plein d’une tendresse obscure.» Le garçon lui sert un cafĂ© brĂ»lant, un grand verre d’eau-de-vie, puis, avec une discrĂ©tion professionnelle oĂč se marquait une commençante amitiĂ©, se reprit Ă  frotter frĂ©nĂ©tiquement les tables d’un torchon gras, marchant sur le talon de ses savates.» L’écrivain est toujours avec les pauvres, les solitaires, les scandaleux, les Ă©paves c’est par eux, par leur expĂ©rience de la perte, de la misĂšre, du nĂ©ant, que l’ñme finit par remonter. OĂč sont-ils aujourd’hui ? Peut-ĂȘtre dans un square ou le long d’un pĂ©riphĂ©rique, chez l’un de ces migrants ou de ces chĂŽmeurs abandonnĂ©s. Mais oĂč est le Bernanos qui les repĂȘche au fond du puits, phrase Ă  phrase, pour les passer au gant de crin, en Ă©vacuant l’eau froide de l’idĂ©alisme puritain» ?A son retour en France aprĂšs la guerre, il est aussitĂŽt Ă©cƓurĂ© par ce qu’il voit de vengeances, de bassesses, d’appartenances. Naturellement, il l’écrit. Il quitte Combat, le journal d’Albert Camus, aprĂšs trois articles. Il refuse quatre fois la LĂ©gion d’honneur. Quand François Mauriac lui propose d’entrer Ă  l’AcadĂ©mie française, il rĂ©pond Cette distinction n’est pas faite pour moi, ni pour l’espĂšce de services que je rends, et qui me font passer auprĂšs de tant d’étourdis pour un dĂ©molisseur alors que je voudrais – Dieu le sait – rester seulement jusqu’au bout, dans une sociĂ©tĂ© qui tombe en poussiĂšre, le tĂ©moin de tout ce qui dure contre tout ce qui donne l’illusion de durer.» Autrement dit, Il y a des vĂ©ritĂ©s qu’on ne saurait dire, ni mĂȘme Ă©crire, en habit de carnaval, c’est-Ă -dire en jouant un personnage.»Il n’aimait guĂšre Mauriac, mais celui-ci, aprĂšs sa mort, a rĂ©sumĂ© sa grandeur et ses limites. En 1945, Ă©crit-il, nous n’avions pas Ă  rougir de l’espoir que nous mettions en cet homme, l’un des derniers qui nous parussent Ă  la mesure de notre destin. Avec quelle humble confiance nous nous tournions vers lui et nous guettions les paroles qu’il allait adresser Ă  un peuple recru d’humiliation et de honte ! Ce que furent ces paroles, vous vous le rappelez il invita la jeunesse française Ă  prendre le large et Ă  s’expatrier. Les injures dĂ©ception fut amĂšre, mais brĂšve. Tous nous avons trĂšs vite compris qu’à un Bernanos, il n’y avait rien Ă  demander que d’ĂȘtre lui-mĂȘme, que de rester l’homme qu’il Ă©tait intraitable dans l’immĂ©diat et sur le plan des basses besognes quotidiennes. Il n’avait d’autre mission en ce monde que d’incarner ce que les mystiques appellent l’esprit d’enfance et de lui donner une voix.»François Angelier, Georges Bernanos, La ColĂšre et la grĂące, Seuil, 636 pp., 25€.
GEORGESBERNANOS. Une parole libre de Claire Daudin - Collection tĂ©moins d'humanitĂ© - Livraison gratuite Ă  0,01€ dĂšs 35€ d'achat - Librairie Decitre votre prochain livre est lĂ  Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisFigure emblĂ©matique de l'Ă©crivain catholique au xxe siĂšcle – avec Claudel et Mauriac –, Bernanos ne saurait relever d'une Ă©cole littĂ©raire ou d'une tendance politique univoque. Si ses premiers romans Sous le soleil de Satan, L'Imposture, La Joie s'insĂšrent, par leur Ă©criture, dans la tradition balzacienne, ils n'en dĂ©passent pas moins les structures romanesques du xixe siĂšcle en y introduisant l'univers du surnaturel, tandis que Monsieur Ouine semble prĂ©figurer les recherches du nouveau Ă  l'histoire contemporaine, les diffĂ©rentes prises de position de son Ɠuvre politique, au premier abord contradictoires, imposent l'image d'un homme anticonformiste, libre de toute allĂ©geance Ă  une hiĂ©rarchie catholique ou Ă  un mouvement politique l'Action française. Admirateur de Drumont, qu'il appelle son vieux maĂźtre », Bernanos rĂ©cuse l'antisĂ©mitisme d'Hitler. Fervent catholique, il fustige l'Église espagnole pour son comportement pendant la guerre d'Espagne. Adepte de Maurras, il se rallie d'emblĂ©e Ă  l'appel du 18 juin 1940 lancĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle et incarne, en AmĂ©rique latine, lors de la Seconde Guerre mondiale, l'esprit de la RĂ©sistance au moment oĂč, dans son ensemble, l'Action française soutient le marĂ©chal PĂ©tain. Monarchiste, Bernanos rejette la Terreur de 1793, mais se rĂ©clame du mouvement rĂ©volutionnaire de 1789. FonciĂšrement anticommuniste, il rĂ©prouve les excĂšs du capitalisme. Seule, une vision du monde humaniste spĂ©cifique peut rendre compte de ces de l'enfanceGeorges Bernanos naĂźt Ă  Paris, le 20 fĂ©vrier 1888, au cƓur de la RĂ©publique opportuniste » 1879-1899, qui avait progressivement Ă©tabli un rĂ©gime rĂ©publicain et promulguĂ© une lĂ©gislation anticlĂ©ricale opposĂ©e aux valeurs de l'Ancien rĂ©gime, monarchiste et catholique, auxquelles adhĂ©raient ses parents. Son ascendance – espagnole et lorraine par son pĂšre tapissier-dĂ©corateur Ă  Paris, berrichonne par sa mĂšre paysanne – devait exercer sur lui une profonde veut dĂ©couvrir le secret de sa vocation dĂ©crivain doit se pencher sur son enfance, oĂč prennent naissance les sources d'une crĂ©ation littĂ©raire, qui s'est accomplie sur une pĂ©riode relativement brĂšve 1926-1948 J'ignore pour qui j'Ă©cris, mais je sais pourquoi j'Ă©cris. J'Ă©cris pour me justifier. – Aux yeux de qui ? – Je vous l'ai dĂ©jĂ  dit, je brave le ridicule de vous le redire. Aux yeux de l'enfant que je fus. » Les Enfants humiliĂ©s. L'enfance de Bernanos est, en effet, le temps et le lieu d'une expĂ©rience privilĂ©giĂ©e la prise de conscience de la nĂ©cessitĂ© de vivre une foi chrĂ©tienne authentique. DispensĂ©e par ses parents, puis dans des Ă©tablissements religieux – Ă  Paris et en province – au cours de ses Ă©tudes secondaires, l'Ă©ducation catholique transmet Ă  Bernanos une foi qui ne se rĂ©duit en aucune maniĂšre au respect traditionnel d'un code moral imposĂ©, mais se rĂ©vĂšle, au contraire, ĂȘtre l'adhĂ©sion de l'ĂȘtre entier Ă  une personne au Dieu sensible au cƓur » de sa vie, dans ses romans inspirĂ©s par Balzac, dĂ©couvert et lu avec passion Ă  l'Ăąge de treize ans comme dans ses essais politiques – oĂč il veut porter tĂ©moignage par fidĂ©litĂ© Ă  Drumont, dont son pĂšre Ă©tait un fervent lecteur –, Bernanos cherchera Ă  transmettre, par le langage, une expĂ©rience de et monarchiste par tradition familiale, il n'est pas homme Ă  sĂ©parer la pensĂ©e de l'action. Menant de front, Ă  Paris, licence en droit et licence Ăšs lettres, entre 1906 et 1913, il milite activement dans les rangs des camelots du roi de l'Action française, au point d'ĂȘtre arrĂȘtĂ© par la police au cours d'une manifestation, et condamnĂ© Ă  cinq jours de prison Ă  la SantĂ©, en mars 1909. RĂ©formĂ© pour raison de santĂ© en 1911, il parvient, en aoĂ»t 1914, Ă  se faire admettre au sein du 6e rĂ©giment de Dragons, engagĂ© au front. Il est blessĂ© en 1918 et reçoit la Croix de de la Grande Guerre et des souffrances assumĂ©es dans les tranchĂ©es, Sous le soleil de Satan rĂ©pond Ă  une volontĂ© de rendre au langage – dĂ©naturĂ© par de multiples formes de mensonges au cours des annĂ©es de guerre et d'aprĂšs-guerre – sa vĂ©ritĂ©, en lui donnant mission d'Ă©voquer la rĂ©alitĂ© la plus haute et la plus pure Ă  laquelle puisse accĂ©der l'homme la saintetĂ©. Le succĂšs inattendu de ce premier roman, publiĂ© en mars 1926, incite Bernanos Ă  abandonner sa profession d'inspecteur [...]1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 5 pagesÉcrit par docteur Ăšs lettres, diplĂŽmĂ© de l'Institut d'Ă©tudes politiques de Paris, critique de cinĂ©maClassificationLittĂ©raturesÉcrivainsÉcrivains europĂ©ensÉcrivains de langue françaiseÉcrivains françaisAutres rĂ©fĂ©rences BERNANOS GEORGES 1888-1948 » est Ă©galement traitĂ© dans ČEP JAN 1902-1974Écrit par Milan BURDA ‱ 982 mots NĂ© en 1902 en Moravie dans une famille paysanne pauvre, Jan Čep est un des reprĂ©sentants les plus importants de la littĂ©rature spiritualiste tchĂšque d'inspiration catholique du xx e siĂšcle. AprĂšs le baccalaurĂ©at, obtenu en 1922, il entre Ă  l'universitĂ© Charles de Prague, oĂč il Ă©tudie le tchĂšque, l'anglais et le français. Il ne termine pas ses Ă©tudes et, pendant l'annĂ©e 1926, il collabore Ă  l'acti [
] Lire la suiteDIALOGUES DES CARMÉLITES F. PoulencÉcrit par Juliette GARRIGUES ‱ 1 252 mots ‱ 1 mĂ©dia L’ opĂ©ra Dialogues des carmĂ©lites de Francis Poulenc, en trois actes et douze tableaux reliĂ©s par de brefs interludes, connut une genĂšse singuliĂšre. En 1953, le compositeur est en voyage en Italie. Lors d’une rencontre avec le directeur de la maison d’édition italienne Ricordi, Guido Valcarenghi, ce dernier lui suggĂšre d’écrire un opĂ©ra sur le thĂšme de la foi et de faire appel Ă  l’écrivain catho [
] Lire la suiteDIALOGUES DES CARMÉLITES F. Poulenc, en brefÉcrit par TimothĂ©e PICARD ‱ 322 mots Faire du mystĂšre de la grĂące et des exigences de la foi un sujet d'opĂ©ra, qui plus est un opĂ©ra ne faisant entendre majoritairement que des voix fĂ©minines n'allait pas de soi ; et pourtant ces Dialogues des carmĂ©lites , commandĂ©s par la Scala de Milan, ne posĂšrent de problĂšme ni Ă  Francis Poulenc qui, nullement intimidĂ© par le chef-d'Ɠuvre austĂšre et brĂ»lant de Georges Bernanos, acheva l'ouvrage e [
] Lire la suiteSOUS LE SOLEIL DE SATAN, Georges Bernanos - Fiche de lectureÉcrit par Claude-Henry du BORD ‱ 959 mots Dans le sillage de LĂ©on Bloy et de Barbey d'Aurevilly, Georges Bernanos 1888-1948 incarne un autre type d'Ă©crivain engagĂ© le romancier et le pamphlĂ©taire catholique. Son combat s'inscrit plus dans une perspective psychologique, orientĂ©e vers le surnaturel, que vers une apologĂ©tique partisane. Bien qu'il soit nĂ© Ă  Paris, Bernanos, Ă©levĂ© dans le Pas-de-Calais, gardera durant sa vie d'errance un [
] Lire la suiteVoir aussiLITTÉRATURE FRANÇAISE XXe et dĂ©but du XXIe s. les essaisRecevez les offres exclusives Universalis
GeorgesBernanos, Histoire d'un homme libre (TV Movie 2020) Parents Guide and Certifications from around the world. Menu. Movies. Release Calendar DVD & Blu-ray Releases Top 250 Movies Most Popular Movies Browse Movies by Genre Top Box Office Showtimes & Tickets In Theaters Coming Soon Movie News India Movie Spotlight. TV Shows . What's on TV & Streaming Top
WilliamWEISS age 27 ans Genre Homme MĂ©tier Au choix sexuality Au choix Race Humain Groupe Noble, chasseur, armĂ©elooks like Felix from Fire emblem CaractĂšreVous ĂȘtes libre de crĂ©er le personnage comme bon vous semble. Le but Ă©tant, de vous l'approprier. J'ai tout de mĂȘme quelques exigences Ă  apporter - Qu'il soit proche et protecteur envers sa sƓur JaĂŻna et son frĂšre Basile- Qu'il ne soit pas un tueur psychopathe et sanguinaire. Histoire‱ AinĂ© de la fratrie, il se sent responsable de ses cadets‱ Histoire de Jaina Ă  lire.‱ Vous ĂȘtes libre de votre histoireADDY_________________
LesĂ©ditions du Castor Astral poursuivent leurs rééditions des Ɠuvres indispensables de Georges Bernanos, homme libre s’il en fut dans un siĂšcle asphyxiĂ© par les totalitarismes. AprĂšs Les Grands CimetiĂšres sous la lune et Sous le Soleil de Satan dont nous avions parlĂ© l’an passĂ©, voici qu’est rééditĂ© La France contre les robots, le dernier essai de

Jour d’hiver, 1922. Un cafĂ© de gare banal, quelque part dans l’est de la France. Dans un coin de la salle, un homme est attablĂ© et Ă©crit sur un petit cahier d’écolier. Le geste de la main est vif, visiblement guidĂ© par une impulsion intĂ©rieure, qui concentre les traits de son visage. Mais de temps Ă  autre, l’homme relĂšve la tĂȘte et s’abĂźme dans la contemplation de ceux qui l’entourent un ivrogne qui s’attarde au bar, une mĂšre qui berce son enfant, un couple en pleine dispute, une serveuse qui sourit malgrĂ© sa fatigue
 Ce qu’il capte, absorbe comme un buvard, par une attention dĂ©licate et soutenue, c’est la vie des hommes et des femmes, leur inlassable effort pour y a un siĂšcle, Georges Bernanos n’est pas encore un Ă©crivain reconnu. Il est alors employĂ© de la compagnie d’assurances La Nationale, pour laquelle il sillonne les dĂ©partements de l’est de l’Hexagone. Entre deux rendez-vous, il Ă©crit dans les bistrots et les restaurants – une habitude qu’il gardera toute sa vie –, ce qui deviendra son premier roman, Sous le soleil de Satan, publiĂ© en 1926.→ CRITIQUE. Georges Bernanos », de François Angelier une plume tendue entre terre et cielTravailler dans les assurances, voilĂ  ce que l’on peut appeler un contre-emploi pour cet homme fougueux, qui dĂ©teste la sĂ©curitĂ© et le confort. Ce gagne-pain lui donne le sentiment de gĂącher sa vie, mais il l’a acceptĂ© en 1919 pour subvenir aux besoins de sa famille. Avant la guerre, Ă  l’issue de ses Ă©tudes de droit et de lettres, le jeune homme alors journaliste avait brillĂ© dans la presse monarchiste Ă  Paris, puis Ă  tempĂ©tueux et mĂȘme bagarreur, il s’était fait remarquer par ses coups d’éclat aux cĂŽtĂ©s des Camelots du roi, le mouvement nationaliste et antirĂ©publicain de Charles Maurras. Mais les cinq ans qu’il vient de passer au front l’ont changĂ©. Les combats de rue, les controverses faciles et le dandysme maurrassien ne l’intĂ©ressent Georges Bernanos, vers 1930. / Henri Martinie/© Henri Martinie / Roger-Violle Bernanos est entrĂ© en Ă©criture comme d’autres entrent dans les ordres. Avec le mĂȘme sentiment d’un appel reçu et la mĂȘme radicalitĂ©. Sa dĂ©cision sourd du traumatisme du premier conflit mondial encore fumant, dans lequel il a Ă©tĂ© pris comme tous ceux de sa gĂ©nĂ©ration. Au front, il a fait l’expĂ©rience de l’oisivetĂ© et de l’ennui, mais aussi du feu meurtrier et de la dĂ©rĂ©liction dans l’angoisse pleine et entiĂšre » de la guerre, il a lu PĂ©guy et Bloy. Sa foi catholique, ardente depuis l’enfance, s’est Ă©mondĂ©e. L’expĂ©rience du naufrage est aussi celle de la prĂ©sence absente de Dieu. Dieu seul peut dĂ©brouiller ce chaos de sacrifices surhumains, de blasphĂšmes et d’adorations, de haine et d’amour », Ă©crit-il dans une lettre, en remĂšde spirituelDĂ©mobilisĂ© en 1919, Bernanos revient, blessĂ© et dĂ©corĂ©, dans une sociĂ©tĂ© fĂ©brile qui s’enivre de divertissements pour oublier la tragĂ©die et dĂ©grade le sacrifice de sa jeunesse en pompes commĂ©moratives ou en arguments politiciens. ÉcƓurĂ© par l’hypocrisie de l’arriĂšre et les mensonges d’État, par la violence inĂ©galĂ©e d’une guerre industrielle, Bernanos veut s’engager dans une contre-offensive Ă  cette dĂ©route que la crise que traverse la France est spirituelle, il lui cherche un remĂšde de mĂȘme nature. Ce que tant d’imbĂ©ciles tiennent pour des nuĂ©es creuses, la justice, l’honneur, la foi, je les tiens pour des vivants plus vivants qu’eux », avait-il constatĂ© au front. Bernanos se met Ă  Ă©crire pour racheter le langage dĂ©figurĂ© par la propagande. Il ne veut pas parler de l’espĂ©rance avec un langage corrompu, souligne François Angelier, auteur d’une rĂ©cente biographie sur l’écrivain 1. Le mot “esprit” fait partie des mots qu’il a tentĂ© de racheter, comme “courage”, “honneur”, “saintetĂ©â€ ou “sacrifice”
 Tous ces termes utilisĂ©s par les communicants et les publicitaires pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, il veut les rendre Ă  la langue. » Dialogues des carmĂ©lites de Francis Poulenc », est la premiĂšre adaptation française Ă  l’opĂ©ra du roman de Bernanos, le 30 octobre 2004 Ă  l’OpĂ©ra Bastille, Paris. / Colette Masson / Roger-Violle La mort, Bernanos l’a cĂŽtoyĂ©e sous les drapeaux, mais ce n’est pas leur premiĂšre rencontre. Depuis l’adolescence, cette pensĂ©e angoissĂ©e accompagne son quotidien. Ce n’est pas que son enfance ait Ă©tĂ© malheureuse, ni traumatisante, au contraire. NĂ© Ă  Paris en 1888, il a grandi dans la sĂ©curitĂ© et l’affection, entourĂ© d’un pĂšre tapissier-dĂ©corateur dont les affaires auprĂšs d’une clientĂšle aristocratique marchent fort bien, et d’une mĂšre dont il louera la douceur et la la belle propriĂ©tĂ© familiale de Fressin, dans la campagne de l’Artois, rĂ©sidence secondaire puis principale des Bernanos, le petit Georges a connu le confort de la vie bourgeoise et vĂ©cu avec intensitĂ© les plaisirs de la vie au grand air. Ce monde rural encore sauvage, peuplĂ© de paysans et de prĂȘtres en soutane, constituera le panorama de ses futurs romans.→ CRITIQUE. Georges Bernanos, prophĂšte pour notre temps », par Mgr Patrick ChauvetCette jeunesse heureuse, qui restera la boussole de sa vie, est pourtant assombrie par une santĂ© fragile et des Ă©pisodes maladifs rĂ©currents. S’éveille tĂŽt en lui le profond sentiment de l’impermanence des choses. Depuis longtemps – Ă  cause de la jeunesse maladive et des prĂ©cautions qu’on me faisait prendre – je crains la mort, et par malheur, peut-ĂȘtre mon ange gardien dirait-il par bonheur, j’y pense toujours. La plus petite indisposition me semble le prĂ©lude de cette derniĂšre maladie dont j’ai si peur », Ă©crit-il Ă  un professeur devenu confident, Ă  17 de l’ñme humaineLa mort va hanter toutes les fictions de Bernanos, depuis Sous le soleil de Satan, succĂšs immense qui le propulse sur le devant de la scĂšne littĂ©raire, jusqu’aux Dialogues des carmĂ©lites, texte publiĂ© Ă  titre posthume en 1949, oĂč la peur de la mort est surmontĂ©e dans le don de y prend des formes variĂ©es – le crime, le suicide, la mort de l’innocent, la mort sacrificielle
 –, mais porte toujours le mĂȘme scandale de l’arrachement au monde, que l’auteur aime profondĂ©ment. J’ignore si la vie m’aime, mais le bon Dieu m’a fait la grĂące de bien aimer la vie, la vie que les imbĂ©ciles parcourent Ă  toute vitesse, sans prendre le temps de la regarder, la vie pleine de secrets admirables qu’elle met Ă  la disposition de tous, et que personne ne lui demande jamais », Ă©crira-t-il Ă  la fin de ses jours.→ À LIRE. La Plume et le goupillon » Ă©crivain catho, quĂšsaco ?Peintre de l’ñme humaine, Bernanos dĂ©ploie dans ses romans un imaginaire tourmentĂ©, oĂč le nuancier des ombres semble infini. Il fait surgir des campagnes nocturnes, oĂč les hommes s’enlisent dans la boue de leurs rancƓurs et de leurs rĂȘves déçus, compose des intĂ©rieurs bourgeois oĂč ils guettent leur vain reflet dans les miroirs des mondanitĂ©s. Entre ciel et terre, il dresse une scĂšne pour raconter l’épopĂ©e de l’humanitĂ© confrontĂ©e Ă  la souffrance, Ă  la malveillance, au mĂ©pris, mais oĂč un geste de compassion, un regard, une prĂ©sence, peuvent fendre les tĂ©nĂšbres, et faire briller une lumiĂšre film Le journal d' un cure de campagne », d'aprĂšs Georges Bernanos, rĂ©alisĂ© par Robert Bresson, avec Claude Laydu et Nicole Ladmiral, est sorti en 1951. / Rue des Archives/Rue des Archives/RDA C’est sous le signe de la dĂ©faite que s’avance la cohorte humaine, et c’est pourquoi l’espĂ©rance est la grande affaire de l’Ɠuvre de Bernanos. Une espĂ©rance qui n’a rien Ă  voir avec l’optimisme, que l’écrivain moque, mĂ©prisant ceux qui font profession d’optimisme sous prĂ©texte qu’il ne faut dĂ©courager personne », renvoyant dos Ă  dos l’optimiste, imbĂ©cile heureux » et le pessimiste, imbĂ©cile malheureux ». Chez Bernanos, l’espĂ©rance n’est pas une bouffĂ©e d’air qui arrive en ouvrant la fenĂȘtre, elle se conquiert par une traversĂ©e des apparences, souligne François Angelier. C’est un voyage au bout de la nuit, mais pour Bernanos une aurore se lĂšve au bout de la nuit. Le paradis est derriĂšre des murs. On y arrive couverts de gravats, aprĂšs avoir percĂ© le dĂ©sespoir. ȃcrivain de l’espĂ©ranceL’espĂ©rance ne prend rĂ©ellement consistance que par le contraste de ce Ă  quoi elle s’oppose la dĂ©sespĂ©rance. Il faut avoir touchĂ© le fond de la dĂ©sespĂ©rance pour pouvoir espĂ©rer, avoir touchĂ© cette humiliation souvent partagĂ©e par les hommes et les femmes, hier comme aujourd’hui », complĂšte le pĂšre François Marxer, professeur d’histoire de la spiritualitĂ© et de thĂ©ologie spirituelle au Centre SĂšvres-FacultĂ©s jĂ©suites de Paris. Chez Bernanos comme chez saint Paul, la crĂ©ation est prise dans les tourments d’un gigantesque accouchement. C’est lĂ  qu’intervient l’espĂ©rance on n’espĂšre que parce qu’on ne sait pas vers quoi l’on va. Si on le savait, il n’y aurait pas Ă  espĂ©rer. L’espĂ©rance est alors la confiance en une promesse, celle que “Rien ne pourra nous sĂ©parer de l’amour du Christ” Rm 8,35. »Dans le jeu des forces qui travaillent le monde, peu d’écrivains auront comme lui pris part aux combats de leur temps pour dĂ©fendre la dignitĂ© de l’homme, avec une libertĂ© qui le rend inclassable sur l’échiquier politique. En 1932, il formalise son opposition au monde bourgeois et capitaliste, sa hantise du conformisme et de la sociĂ©tĂ© technique dans La Grande Peur des vivre Ă  Majorque en 1934, il assiste Ă  la guerre civile espagnole et Ă  la rĂ©pression des troupes franquistes, qu’il dĂ©nonce avec courage et dont il tĂ©moignera dans Les Grands CimetiĂšres sous la lune 1938. ParallĂšlement, il s’oppose trĂšs tĂŽt au fascisme italien et au nazisme. Avec son dĂ©part pour le BrĂ©sil en 1938, son regard ne perd rien en acuitĂ© malgrĂ© la distance. Il s’alarme des reculades devant Hitler et conspue l’esprit de Munich ». Apprenant avec horreur la capitulation de la France et la signature de l’armistice en juin 1940, il condamne immĂ©diatement le rĂ©gime de Vichy et prend le parti de De Gaulle. Mouchette », de Robert Bresson avec Nadine Nortier, sorti en 1967, est l’adaptation du roman de Bernanos Nouvelle histoire de Mouchette ». / Rue des Archives/Rue des Archives/RDA CĂ©lĂ©brĂ© comme l’une des grandes voix de la RĂ©sistance aprĂšs-guerre, Bernanos aurait pu rentrer dans le rang, jouir des honneurs. Dans la droite ligne de ses prĂ©cĂ©dentes batailles, un autre combat va pourtant s’imposer Ă  lui. Au lendemain de Hiroshima et alors que l’american way of life s’annonce comme le nouvel horizon de la France, l’écrivain pressent l’avĂšnement de la civilisation des Machines », celle d’un totalitarisme capitaliste et technique, qui soumet tout Ă  la logique du profit, de l’efficience et du rendement, au culte de la vitesse et de l’argent. RestĂ© fidĂšle Ă  une vision idĂ©alisĂ©e de la monarchie, Bernanos critique la dĂ©mocratie comme un bouclier ridicule face Ă  ce danger, raille la naĂŻvetĂ© des anciens rĂ©sistants, et notamment des ses propos ne manquent pas d’outrances, celles-ci sont Ă  la hauteur de son inquiĂ©tude et de sa dĂ©ception de voir les Français ne sortir d’une imposture que pour rentrer dans une autre ». Quoi qu’il en soit, l’avenir lui paraĂźt tĂ©nĂ©breux. L’État technique n’aura demain qu’un seul ennemi “l’homme qui ne fait pas comme tout le monde” – ou encore “l’homme qui a du temps Ă  perdre” – ou plus simplement si vous voulez “l’homme qui croit Ă  autre chose qu’à la Technique” », alerte-t-il dans La France contre les prophĂšte radical Dans la critique de la sociĂ©tĂ© technicienne, Bernanos prĂ©cĂšde le cortĂšge des Ellul, Charbonneau, GĂŒnther Anders et tous les autres », analyse François Angelier. À relire ses derniers Ă©crits aujourd’hui, c’est la voix d’un prophĂšte, avec sa radicalitĂ©, que l’on entend. Rien du monde moderne n’échappe aux foudres de Bernanos, au point qu’on a pu lui reprocher de cĂ©der Ă  la tentation du dĂ©sespoir, qui suinte aussi de son dernier roman Monsieur Ouine 1946.L’écrivain est convaincu que la rĂ©ponse est spirituelle, or il constate que le monde se dĂ©spiritualise. Il attend une Église des BĂ©atitudes, marquĂ© du sceau de la justice et de la pauvretĂ©, et son Église ne cesse de se compromettre avec les puissants. N’y aurait-il pas de quoi perdre courage ? Pourtant sous la surface des choses, il y a une profondeur oĂč Dieu travaille, il y a une endurance de Dieu, qui ne s’avoue jamais vaincu, mĂȘme s’il se heurte Ă  beaucoup de refus et surtout d’indiffĂ©rence, souligne le pĂšre François Marxer. Bernanos Ă©met une protestation presque rageuse contre la lĂąchetĂ© des hiĂ©rarques ecclĂ©siastiques, mais il croit Ă  la petite bontĂ© des petites gens, Ă  la saintetĂ© qui s’ignore. »GĂ©rard Depardieu incarne l’abbĂ© Donissan dans Sous le soleil de Satan, de Maurice Pialat, sorti en 1987. Pour l’écrivain, surtout, Dieu n’est pas prisonnier de l’Église et son amour emprunte dans le monde des chemins toujours inattendus. Bernanos n’est pas clĂ©rical du tout. Il croit aux valeurs de justice, de charitĂ©, d’égalitĂ© et celui qui s’engage pour ces valeurs se conduit Ă  ses yeux en chrĂ©tien, qu’il le sache ou non », complĂšte Monique Gosselin-Noat, professeure honoraire des universitĂ©s, spĂ©cialiste de l’Ɠuvre de Bernanos. Ainsi, Bernanos est convaincu qu’il y a des forces surnaturelles en marche partout, qui travaille le monde comme le levain dans la pĂąte. »InquiĂ©tants, vĂ©hĂ©ments, ses derniers Ă©crits sont toujours portĂ©s par son immense tendresse pour l’humanitĂ© et par son absolue fidĂ©litĂ© Ă  ses convictions. Bernanos a tout sacrifiĂ© – sa famille, son confort, sa carriĂšre
 – aux vĂ©ritĂ©s dont il s’est voulu le serviteur, rappelle François Angelier. Il n’y a chez lui aucune porte dĂ©robĂ©e. »Si l’écrivain dĂ©nonce compromis et compromissions, comme un briseur d’idoles, c’est parce qu’il ne renonce pas Ă  transmettre le feu de l’Évangile. Si nous venons Ă  bout de notre tĂąche, ceux pour qui nous sommes nĂ©s et qui ne sont pas encore tireront de nos doutes leurs certitudes, car de cette tentation du dĂ©sespoir, qui forme la trame de nos vies, le temps fera jaillir une nouvelle source d’espĂ©rance », avait-il confiĂ© Ă  un ami, en 1937. À nous donc, il espĂšre transmettre le courage de crĂ©er ».Se laisser aimanter par la libertĂ©Un souffle parcourt les Ă©crits de Bernanos, celui de la libertĂ©. Elle est la boussole de ses engagements, de ses indignations mais aussi l’horizon vers lequel il ne cesse de marcher. La libertĂ© est pour lui enracinĂ©e dans la foi chrĂ©tienne l’homme, image d’un Dieu d’amour, a Ă©tĂ© créé pour la libertĂ©, car l’amour sans la libertĂ© ne peut exister. L’amour est un choix libre ou il n’est rien », rĂ©sume-t-il d’un trait dans La LibertĂ©, pour quoi faire ?.Toute son Ɠuvre fait Ă©cho Ă  la Lettre aux Galates, oĂč l’apĂŽtre Paul proclame C’est pour la libertĂ© que le Christ nous a affranchis » Ga 5,1. La libertĂ© vient du Christ, qui a brisĂ© les chaĂźnes – la fatalitĂ© des vies manquĂ©es, perdues, le destin, fatum –, toutes les fatalitĂ©s ensemble, celles du sang, de la race, des habitudes, et celles encore de nos erreurs ou de nos fautes » Les Enfants humiliĂ©s. Bernanos vient d’un monde philosophique oĂč on insistait beaucoup sur le dĂ©terminisme dĂ©terminisme des lois physiques, de l’espĂšce, de la race, qui a pour lui le sens de l’ensemble social dont on est issu, rappelle Monique Gosselin-Noat. Lui affirme le caractĂšre central de la libertĂ©. » L’écrivain n’ignore pas que la libertĂ© est toujours entravĂ©e, prisonniĂšre, Ă©touffĂ©e, mais elle n’est pour lui jamais rĂ©duite Ă  nĂ©ant. J’ignore quelle est ma part de libertĂ©, grande ou petite. Je crois seulement que Dieu m’en a laissĂ© ce qu’il faut pour que je la remette un jour entre ses mains », fait-il dire Ă  son hĂ©ros, le curĂ© d’Ambricourt, dans Journal d’un curĂ© de l’encontre d’un christianisme moutonnier ou conformiste, Bernanos croit Ă  la grandeur de la libertĂ© individuelle. Le souci de cette libertĂ© se place pour lui au cƓur de la vie chrĂ©tienne, avant mĂȘme toute question de morale. Il ne s’agit pas de savoir si cette libertĂ© rend les hommes heureux ou si mĂȘme elle les rend moraux. Il ne s’agit pas de savoir si elle favorise plutĂŽt le mal que le bien, car Dieu est maĂźtre du Mal comme du Bien. Il me suffit qu’elle rende l’homme plus homme, plus digne de sa redoutable vocation d’homme », Ă©crit-il dans La France contre les que les autoritĂ©s religieuses concentrent leurs regards sur les pĂ©chĂ©s sexuels, le pĂ©chĂ© de servitude lui paraĂźt bien plus redoutable. Le vice de servitude va aussi profond dans l’homme que celui de la luxure, et peut-ĂȘtre que les deux ne font qu’un. » Sur les plans religieux et politique, la libertĂ© n’est jamais une question abstraite. Elle doit ĂȘtre mise en Ɠuvre, car on perd la libertĂ©, faute de s’en servir » La France contre les robots.Retrouver l’esprit d’enfancePour Bernanos, l’espĂ©rance a un visage d’enfant. On retrouve dans ses Ă©crits les traces de pas de la petite fille espĂ©rance » cĂ©lĂ©brĂ©e par Charles PĂ©guy, cette petite fille de rien du tout 
 qui traversera les mondes rĂ©volus » 2. L’enfant est un maĂźtre, par la confiance qu’il sait accorder, par sa sincĂ©ritĂ©, sa gĂ©nĂ©rositĂ©, sa simplicitĂ©, son audace, autant de traits qui caractĂ©risent Ă  ses yeux la vie spirituelle et son esprit d’enfance ». L’esprit d’enfance, c’est un esprit d’abandon Ă  Dieu, comme l’enfant fait confiance Ă  sa mĂšre, sans trop penser au lendemain. C’est la simplicitĂ© au sens fort du terme, explique Monique Gosselin-Noat. C’est le refus de trop organiser sa vie, de la prendre trop en main. En mĂȘme temps, ce n’est pas un Ă©loge de l’imprĂ©voyance. Ce n’est pas du tout jouer Ă  l’enfant. »Il n’y a pas de nostalgie chez Bernanos, ni de regret d’une enfance perdue. Pour lui, l’enfant ne s’efface pas mais demeure en chacun. DissimulĂ© en la plupart des hommes, il ne demeure visible que chez les saints. Retrouver le chemin de l’espĂ©rance consiste donc Ă  retrouver l’enfant en soi et Ă  lui rester est toujours un gardien de l’espĂ©rance, car il conserve le secret de la vie l’amour donnĂ©. Lorsqu’on se retourne vers sa propre enfance, qu’on l’appelle de loin, si las non de vivre mais d’avoir vĂ©cu, elle nous rĂ©pond de sa voix douce “Il n’y a qu’une erreur et qu’un malheur au monde, c’est de ne pas savoir assez aimer” », Ă©crit-il dans Nous autres français. L’univers bernanossien ne se rĂ©partit pas entre les bons et les mĂ©chants, mais, ce qui est tout diffĂ©rent, entre les saints, qui ont gardĂ© la fidĂ©litĂ© Ă  l’enfance, et les malheureux qui l’ont perdue. D’un cĂŽtĂ© les puissances d’amour, oĂč se manifeste la survie de l’esprit d’enfance ; de l’autre cĂŽtĂ©, l’impuissance Ă  aimer », commente Albert BĂ©guin, directeur de la revue Esprit 1950-1957, qui fut son ami et l’un de ses premiers saints que Bernanos prĂ©fĂšre sont ceux qui sont restĂ©s enfants François d’Assise, Jeanne d’Arc, ThĂ©rĂšse de Lisieux, Charles de Foucault
 La Vierge Marie, elle-mĂȘme, est prĂ©sentĂ©e par le curĂ© de Torcy, dans Journal d’un curĂ© de campagne, comme la petite fille » du genre humain. Dans ses romans, les personnages qui s’approchent le plus de la saintetĂ© – Donissan, Chevance, le curĂ© d’Ambricourt, Chantal de Clergerie
 – sont des ĂȘtres restĂ©s enfants, sans habiletĂ©, sans imposture, sans l’honneurSous la plume de Bernanos, il n’y a pas d’espĂ©rance possible sans honneur, mais que faut-il entendre exactement par ce mot qui sonne aujourd’hui si vieille France » ? L’honneur n’a rien Ă  voir avec les titres et les dĂ©corations qui manifestent l’honneur social – l’écrivain a d’ailleurs refusĂ© quatre fois la LĂ©gion d’honneur, au motif que les gens d’honneur ne sont pas lĂ©gion », un fauteuil Ă  l’AcadĂ©mie française, parce qu’ il y a des vĂ©ritĂ©s qu’on ne saurait dire ni mĂȘme Ă©crire en habit de carnaval ». L’honneur tel que Bernanos l’envisage est ce qui fait qu’on peut s’estimer lĂ©gitimement soi-mĂȘme, alors que la haine de soi est toujours le signe de l’enfer. L’honneur, pour Bernanos, c’est l’estime de soi, le respect des valeurs qui sont importantes pour soi. Une fidĂ©litĂ© aux valeurs qu’on a cru devoir Ă©lire. Mais cette fidĂ©litĂ© ne peut ĂȘtre totale que si on fait confiance Ă  Dieu, indique Monique Gosselin-Noat. Toute rigiditĂ© pour rester fidĂšle Ă  des valeurs vous Ă©carte du droit chemin. »L’honneur a indĂ©niablement, chez Bernanos le monarchiste, des accents chevaleresques. Ses figures historiques sont Jeanne d’Arc, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle et les insurgĂ©s de juin 1940, mais l’honneur s’incarne tout autant dans les fidĂ©litĂ©s les plus quotidiennes. Il n’est pas le fait des hĂ©ros, mais celui des saints, qui cherchent non pas Ă  dĂ©passer la condition humaine, mais Ă  l’assumer jusqu’au bout, Ă  l’image du Christ. Au contraire, le diable, voyez-vous, c’est l’ami qui ne reste jamais jusqu’au bout », Ă©crit-il dans Monsieur manquer d’honneur ne condamne pas nĂ©cessairement. Car le salut ne se joue pas simplement sur le plan individuel. C’est un drame collectif, oĂč les ĂȘtres sont unis les uns aux autres. Bernanos croit en la communion des saints, qu’il envisage comme une solidaritĂ© entre humains, par laquelle les mĂ©rites des uns peuvent venir pallier les faiblesses des rĂ©seau de liens invisibles est une source d’espĂ©rance, car de mystĂ©rieux Ă©changes peuvent ainsi avoir lieu, comme entre Mouchette la criminelle et le curĂ© de Lumbres dans Sous le soleil de Satan, entre l’abbĂ© Chevance et la petite Chantal dans La Joie, entre Blanche de la Force et la prieure Mme de Croissy dans Dialogues des carmĂ©lites. On ne meurt pas chacun pour soi, mais les uns pour les autres, ou mĂȘme les uns Ă  la place des autres, qui sait ? » questionne Bernanos dans cette Ɠuvre la source intĂ©rieureBernanos en est convaincu, la vie intĂ©rieure est une nĂ©cessitĂ© pour l’homme. Ni le scientisme, ni le rationalisme, ni le psychologisme ne peuvent apporter de rĂ©ponses convaincantes au mystĂšre de sa destinĂ©e, Ă  l’affrontement du bien et du mal qui le dĂ©chire, Ă  l’angoisse de la mort qui le tenaille, Ă  la dĂ©livrance qu’il peut bien Ă©touffer en lui la vie intĂ©rieure, elle demeure prĂ©sente, telle une source cachĂ©e dans les profondeurs de son ĂȘtre que rien ne peut empĂȘcher de sourdre. Dans La LibertĂ©, pour quoi faire ?, il dĂ©crit cette source avec lyrisme Elle est lĂ  en chacun de nous, la citerne ouverte sur le ciel. Sans doute, la surface en est encombrĂ©e de dĂ©bris, de branches brisĂ©es, de feuilles mortes, d’oĂč monte parfois une odeur de mort. 
 Mais au-dessous de cette couche malsaine, l’eau est tout de suite si limpide et si pure ! Encore un peu plus profond, et l’ñme se trouve dans son Ă©lĂ©ment natal 
. La foi que quelques-uns d’entre vous se plaignent de ne pas connaĂźtre, elle est en eux, elle remplit leur vie intĂ©rieure, elle est cette vie intĂ©rieure mĂȘme par quoi tout homme, riche ou pauvre, ignorant ou savant, peut prendre contact avec le divin, c’est-Ă -dire avec l’amour universel, dont la crĂ©ation tout entiĂšre n’est que le jaillissement inĂ©puisable. »Aussi importe-t-il pour chacun de descendre en ce lieu intime, alors que le pĂ©chĂ© nous fait vivre Ă  la surface de nous-mĂȘme » journal, 24 janvier 1948. Bernanos lui-mĂȘme Ă©tait un homme de priĂšre, allant Ă  la messe chaque jour et rĂ©citant le brĂ©viaire seul quand il Ă©tait empĂȘchĂ© d’y Ă  cette source est toujours l’objet d’un combat spirituel et l’effort est encore plus important Ă  fournir dans la sociĂ©tĂ© technicienne », rĂ©gie par des logiques de rendement, de profit et de vitesse, contraires Ă  la vie spirituelle. La sociĂ©tĂ© moderne conspire » contre cette vie intĂ©rieure avec son activitĂ© dĂ©lirante, son furieux besoin de distraction et cette abominable dissipation d’énergies spirituelles dĂ©gradĂ©es » La LibertĂ©, pour quoi faire ?.Sous la pression de la vie moderne, la vie intĂ©rieure prend progressivement un caractĂšre anormal » et risque d’ĂȘtre remplacĂ©e par un vague retour sur soi la seule espĂšce de vie intĂ©rieure que le Technicien pourrait permettre serait tout juste celle nĂ©cessaire Ă  une modeste introspection, contrĂŽlĂ©e par le mĂ©decin, afin de dĂ©velopper l’optimisme », grince l’ fier Ă  la pauvretĂ©La pauvretĂ©, Bernanos n’en parle pas de loin, en amateur, en curieux » – comme il prend soin de le prĂ©ciser dans Les Enfants humiliĂ©s – mais en connaissance de cause. Toute sa vie, il a refusĂ© non seulement le culte de l’argent, mais aussi d’ordonner ses choix au confort de la vie matĂ©rielle. Il en aura payĂ© le prix. À de nombreuses reprises, sa correspondance Ă©voque les affres dans lesquels sa dĂ©cision de vivre de sa plume, sans se compromettre dans des publications secondaires alimentaires, l’aura plongĂ© avec sa Bernanos, la pauvretĂ© n’est pas la misĂšre, qui est un mal qui tue les hommes au fond de leur solitude, Ă  la maniĂšre de la dysenterie, de la fiĂšvre ou du typhus », constate l’écrivain, en 1940, du fond de ses terres brĂ©siliennes. ConsidĂ©rĂ©e positivement, la pauvretĂ© signale une vie placĂ©e sous le signe de l’Esprit et non de l’avoir. Celui qui est pauvre – dans l’ordre de la pauvretĂ© », les degrĂ©s sont variĂ©s – ne compte pas sur lui-mĂȘme, ne prĂ©tend pas maĂźtriser le pauvretĂ© peut alors ĂȘtre une libĂ©ratrice et une protectrice. La pauvretĂ© m’a beaucoup moins imposĂ© d’épreuves qu’épargnĂ© de sottises, et si les pauvres – je dis les pauvres, non pas les misĂ©rables, hĂ©las ! – voulaient ĂȘtre sincĂšres, ils reconnaĂźtraient comme moi que leur PauvretĂ© en agit de mĂȘme avec eux, qu’elle est la merveilleuse et gracieuse intendante non de leurs biens, mais de leur vie », tĂ©moigne le monde moderne, la pauvretĂ© est un dĂ©fi lancĂ© au culte idolĂątre de l’argent. DĂšs lors, l’espĂ©rance est liĂ©e au sort des pauvres, qui sont les pierres d’achoppement d’une sociĂ©tĂ© de l’efficacitĂ© et de l’avoir. L’espĂ©rance est au cƓur de la patience des pauvres », souligne Monique Gosselin-Noat. C’est Ă  eux que l’écrivain remet le salut du monde, car eux seuls n’ont pas perdu l’habitude de l’espĂ©rance dans un monde de dĂ©sespĂ©rĂ©s ». Le reste du monde dĂ©sire, convoite, revendique, exige, et il appelle tout cela espĂ©rer, parce qu’il n’a ni patience, ni honneur, il ne veut que jouir et la jouissance ne saurait attendre ; l’attente de la jouissance ne peut s’appeler une espĂ©rance, ce serait plutĂŽt un dĂ©lire, une agonie. L’espĂ©rance est une nourriture trop douce pour l’ambitieux, elle risquerait d’attendrir son cƓur. Le monde moderne n’a pas le temps d’espĂ©rer, ni d’aimer, ni de rĂȘver. Ce sont les pauvres qui espĂšrent Ă  sa place », Ă©crit Bernanos dans Les Enfants humiliĂ©s. 1 Georges Bernanos. La colĂšre et la grĂące, Seuil, 640 p., 25 €2 Le Porche du mystĂšre de la deuxiĂšme vertu, Gallimard, 192 p.,10,60 €

GeorgesBernanos, histoire d’un homme libre Le documentaire, « Georges Bernanos – Histoire d’un homme libre », qui vient d’ĂȘtre rĂ©alisĂ© par Yves Bernanos et Jean-Pascal Hattu (cliquer sur l’affiche du film pour consulter le dossier de presse), sera diffusĂ© sur France 3 Hauts-de-France le lundi 30 septembre, Ă  22h35. La chaine rĂ©gionale est accessible sur toutes les box, sur
Kimi et Auteur Hubert Marie-ClaudeRĂ©initialiserSaut de ligneRecherche avancĂ©e Me prĂ©inscrire Identifiant Mot de passe Mot de passe oubliĂ© ? Attention rĂ©servĂ© aux lecteurs extĂ©rieurs Etudiants, Enseignants, Personnels UPFLecteurs extĂ©rieurs'Orometua Kimi et Auteur Hubert Marie-ClaudeRĂ©initialiser25 documentsListeMur Suivre RĂ©sultat et auteur hubert marie-claudeSuggĂ©rer un achatImprimerPartager par emailListe des documents recherchĂ©sListe des facettesType de documentListe des facettesSiteBibliothĂšque de l'UniversitĂ© de la PolynĂ©sie franç25Liste des facettesAuteurListe des facettesLangueListe des facettesSujetBernanos et les Ăąges de la vieAndrĂ© NotAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document Bernanos et les Ăąges de la vie 2020 Presses universitaires de ProvenceBernanos et les Ăąges de la vie Ressource accessible en libre accĂšs Consulter le document Voir le document Bernanos et les Ăąges de la vie de AndrĂ© Not de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter Bernanos et les Ăąges de la vie Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter Bernanos et les Ăąges de la vie Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter Bernanos et les Ăąges de la vie Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 Bernanos et les Ăąges de la vie dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour Bernanos et les Ăąges de la vie - AndrĂ© NotImprimerDe l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcleMarie-Claude HubertAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document De l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcle 2020 Presses universitaires de ProvenceDe l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcle Ressource accessible en libre accĂšs Consulter le document Voir le document De l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcle de Marie-Claude Hubert de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter De l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcle Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter De l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcle Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter De l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcle Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 De l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcle dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour De l hypertrophie du discours didascalique au XXesiĂšcle - Marie-Claude HubertImprimerRelire KoltĂšsMarie-Claude HubertAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document Relire KoltĂšs 2020 Presses universitaires de ProvenceRelire KoltĂšs Ressource accessible en libre accĂšs Consulter le document Voir le document Relire KoltĂšs de Marie-Claude Hubert de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter Relire KoltĂšs Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter Relire KoltĂšs Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter Relire KoltĂšs Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 Relire KoltĂšs dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour Relire KoltĂšs - Marie-Claude HubertImprimerJean Genet du roman au théùtreMarie-Claude HubertAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document Jean Genet du roman au théùtre 2020 Presses universitaires de ProvenceJean Genet du roman au théùtre Ressource accessible en libre accĂšs Consulter le document Voir le document Jean Genet du roman au théùtre de Marie-Claude Hubert de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter Jean Genet du roman au théùtre Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter Jean Genet du roman au théùtre Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter Jean Genet du roman au théùtre Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 Jean Genet du roman au théùtre dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour Jean Genet du roman au théùtre - Marie-Claude HubertImprimerLe mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaineMichĂšle GallyAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document Le mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaine 2020 Presses universitaires de ProvenceLe mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaine Ressource accessible en libre accĂšs Consulter le document Voir le document Le mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaine de MichĂšle Gally de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter Le mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaine Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter Le mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaine Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter Le mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaine Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 Le mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaine dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour Le mĂ©diĂ©val sur la scĂšne contemporaine - MichĂšle GallyImprimerLes Ă©lites fins de siĂšcles XIXe et XXe siĂšclesSylvie GuillaumeAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document Les Ă©lites fins de siĂšcles 2019Rechercher tous les documents ayant comme Sujet Élite sciences sociales France 1870-1914Rechercher tous les documents ayant comme Sujet Élite sciences sociales France 1970-....Rechercher tous les documents ayant comme Sujet Élite sciences sociales France HistoireRechercher tous les documents ayant comme Sujet Histoire sociale 19e siĂšcleRechercher tous les documents ayant comme Sujet Histoire sociale 20e siĂšcleRechercher tous les documents ayant comme Sujet Classes dirigeantes France 1870-1914Rechercher tous les documents ayant comme Sujet Classes dirigeantes France 1970-....Rechercher tous les documents ayant comme Sujet ProsopographieRechercher tous les documents ayant comme Sujet Actes de congrĂšs Maison des Sciences de l Homme d AquitaineLes Ă©lites fins de siĂšcles Consulter le document Voir le document Les Ă©lites fins de siĂšcles XIXe et XXe siĂšcles de Sylvie Guillaume de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter Les Ă©lites fins de siĂšcles Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter Les Ă©lites fins de siĂšcles Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter Les Ă©lites fins de siĂšcles Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 Les Ă©lites fins de siĂšcles dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour Les Ă©lites fins de siĂšcles XIXe et XXe siĂšcles - Sylvie GuillaumeImprimerLa farce aujourd'huiMichĂšle GallyAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document La farce aujourd'hui 2019Rechercher tous les documents ayant comme Sujet Farces théùtre 20e siĂšcle Histoire et critiqueRechercher tous les documents ayant comme Sujet Farces théùtre 21e siĂšcle Histoire et critiqueRechercher tous les documents ayant comme Sujet Rire Dans la littĂ©rature CNRS ÉditionsLa farce aujourd'hui Consulter le document Voir le document La farce aujourd'hui de MichĂšle Gally de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter La farce aujourd'hui Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter La farce aujourd'hui Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter La farce aujourd'hui Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 La farce aujourd'hui dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour La farce aujourd'hui - MichĂšle GallyImprimerAutofictionsClaude BurgelinAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document Autofictions 2019Afficher tous les titres de la collection "".Autofictions, tous les documents ayant comme Sujet Autobiographie Histoire et critique 1990-....Rechercher tous les documents ayant comme Sujet Narration Ă  la premiĂšre personne 20e siĂšcleRechercher tous les documents ayant comme Sujet Moi Dans la littĂ©ratureRechercher tous les documents ayant comme Sujet Actes de congrĂšs Presses universitaires de LyonAutofictions Consulter le document Voir le document Autofictions de Claude Burgelin de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter Autofictions Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter Autofictions Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter Autofictions Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 Autofictions dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour Autofictions - Claude BurgelinImprimerGenre et Ă©ducation former, se former, ĂȘtre formĂ©e au fĂ©mininBernard BodinierAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document Genre et Ă©ducation 2018Rechercher tous les documents ayant comme Sujet Éducation des filles HistoireRechercher tous les documents ayant comme Sujet Femmes dans l'Ă©ducation HistoireRechercher tous les documents ayant comme Sujet IdentitĂ© sexuelle et Ă©ducationRechercher tous les documents ayant comme Sujet Études sur le genreRechercher tous les documents ayant comme Sujet Actes de congrĂšs Presses universitaires de Rouen et du HavreGenre & Éducation Consulter le document Voir le document Genre et Ă©ducation former, se former, ĂȘtre formĂ©e au fĂ©minin de Bernard Bodinier de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter Genre et Ă©ducation Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter Genre et Ă©ducation Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter Genre et Ă©ducation Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 Genre et Ă©ducation dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour Genre et Ă©ducation former, se former, ĂȘtre formĂ©e au fĂ©minin - Bernard BodinierImprimerLes mutations rĂ©centes du foncier et des agricultures en EuropeGĂ©rard ChouquerAffiner le rĂ©sultat de recherche avec le type de document EbookAfficher tous les documents ayant la date d'Ă©dition , commele document Les mutations rĂ©centes du foncier et des agricultures en Europe 2020 Presses universitaires de Franche-ComtĂ©AccĂšs sur place Ă  l'UniversitĂ© ou Ă  distance sur authentification Voir le document Les mutations rĂ©centes du foncier et des agricultures en Europe de GĂ©rard Chouquer de type EbookRĂ©serverMes prĂ©fĂ©rĂ©s Ajouter Les mutations rĂ©centes du foncier et des agricultures en Europe Ă  la sĂ©lection Mes prĂ©fĂ©rĂ©sDĂ©jĂ  lu Ajouter Les mutations rĂ©centes du foncier et des agricultures en Europe Ă  la sĂ©lection DĂ©jĂ  luÀ lire Ajouter Les mutations rĂ©centes du foncier et des agricultures en Europe Ă  la sĂ©lection À lireAjouter 
 Les mutations rĂ©centes du foncier et des agricultures en Europe dans une sĂ©lectionLien 
 permanent pour Les mutations rĂ©centes du foncier et des agricultures en Europe - GĂ©rard ChouquerImprimer25 documentsListeMur Suivre RĂ©sultat et auteur hubert marie-claudeSuggĂ©rer un achatImprimerPartager par email
. 482 385 665 636 165 142 95 692

bernanos histoire d un homme libre